Le Concert Spirituel Splendeurs vénitiennes : Vivaldi, Gloria - Magnificat

10 oct. 2018 20:00 Victoria Hall, Genève Tout public Durée : 1h20 (+ entracte)
Des billets sont en vente sur place à l'ouverture des portes.

Le Concert spirituel, sous la direction d’Hervé Niquet, présente Splendeurs Vénitiennes, Gloria & Magnificat d’Antonio Vivaldi.

« Faire du Vivaldi, c’est tout simplement euphorisant : tout le monde doit être au maximum de ses capacités, jeter toutes ses forces dans la bataille et, de ce fait, cette musique libère une énergie folle. Mais il n’y a pas que cela  : en recteur de génie, Vivaldi est capable de dispenser la plus grande douceur, de la faire suivre d’un passage tonitruant, avant d’asséner une séquence chorale encore plus explosive alors qu’on croyait avoir atteint le sommet, le tout cédant immédiatement la place à une ineffable tendresse à deux voix, et ainsi de suite. »

Hervé Niquet

Programme

Antonio Lucio Vivaldi
Sinfonia al Santo Sepolcro RV 169
Psaume 121 Laetatus sum
Psaume 113 In exitu Israel
Magnificat RV 610, en sol mineur

Entracte

Antonio Lucio Vivaldi
Ouverture de l’Incoronazione di Dario RV 719
Psaume 147 - Lauda Jerusalem
Gloria per l’ospedale RV 589 en ré majeur

Le Concert spirituel, Choeur et Orchestre

30 ans, Le Concert Spirituel est aujourd’hui l’un des plus prestigieux orchestres baroques français, invité chaque année au Théâtre des Champs-Elysées à Paris et au Château de Versailles, ainsi que dans les plus grandes salles internationales, comme le Concertgebouw d’Amsterdam, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, l’Opéra de Tokyo, le Barbican, le Wigmore Hall ou le Royal Albert Hall de Londres.

A l’origine de projets ambitieux et originaux depuis sa fondation en 1987 par Hervé Niquet, l’ensemble s’est spécialisé dans l’interprétation de la musique sacrée française, se consacrant parallèlement à la redécouverte d’un patrimoine lyrique injustement tombé dans l’oubli (Andromaque de Grétry, Callirhoé de Destouches, Proserpine de Lully, Sémélé de Marais, Carnaval de Venise de Campra, Sémiramis de Catel, La Toison d’Or de Vogel, Les Mystères d’Isis de Mozart ou Les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour de Rameau chez Glossa).

Largement récompensé pour ses productions et enregistrements - Edison Award, Echo Klassik Award, et Grand Prix de l’Académie Charles Cros, Le Concert Spirituel enregistre exclusivement chez Alpha Classics. Sont déjà parus en DVD Don Quichotte chez la Duchesse (collection Château de Versailles), et en CD Gloria & Magnificat de Vivaldi, Requiem(s) de Cherubini et Plantade, Persée (version 1770) de Lully et récemment Le Messie de Haendel.

Parmi ses projets pour 2018, citons une première résidence au Festival d’Aldeburgh (R.-U.) avec le Te Deum de Charpentier (également donné par la suite au Festival de Beaune et des Abbayes de Lorraines), les Water Music & Fireworks de Haendel et un programme spatialisé de polyphonie monumentale « Benevolo, un génie oublié » à la Cathédrale Ely ; ce même programme fera l’objet d’une nouvelle sortie discographique chez Alpha Classics et d’un concert à la Chapelle royale du Château de Versailles ; un grand concert autour de la Messe solennelle de Berlioz et du Requiem de Martini au Festival Berlioz – Côte Saint-André ; ainsi que la reprise en fin d’année de King Arthur de Purcell (mise en scène Shirley et Dino) pour les 10 ans de la production.

Le Concert Spirituel est subventionné par le Ministère de la Culture et la Ville de Paris.

Le Concert Spirituel remercie les mécènes de son fonds de dotation, en particulier le Groupe SMA, mécène de la grande production lyrique de la saison, ainsi que les mécènes individuels de son « Carré des Muses ».

Le Concert Spirituel bénéficie du soutien de ses Grands Mécènes : Mécénat Musical Société Générale et la Fondation Bru.

www.concertspirituel.com.

Hervé Niquet, Chef et fondateur du Concert Spirituel

C’est en suivant l’enseignement de Marie-Cécile Morin, élève de Marguerite Long et de Maurice Ravel, amie de Samson François, qu’Hervé Niquet développe son goût pour le travail sur les partitions originales et la recherche des intentions premières du compositeur.

Fort d’une formation complète de claveciniste, organiste, pianiste, chanteur, compositeur, chef de chœur, chef d’orchestre associée à une expérience décisive de chef de chant à l’Opéra de Paris auprès d’artistes tels que Rudolf Noureev et Serge Lifar, Hervé Niquet aborde le métier de musicien comme un chercheur, préférant revenir aux sources pour dépasser les conventions et les usages.

En 1987, il fonde Le Concert Spirituel avec pour ambition première de faire revivre le grand motet français. Depuis, Le Concert Spirituel s’est imposé sur la scène internationale comme l’un des ensembles de référence dans l’interprétation de la musique baroque, élargissant son répertoire à tous les styles et tous les genres, de la musique sacrée à l’opéra en passant par la sinfonie, redécouvrant les œuvres connues et inconnues des compositeurs français, anglais ou italiens de cette époque.

Dans le même esprit et postulant qu’il n’y a qu’une musique française sans aucune rupture tout au long des siècles, Hervé Niquet dirige les grands orchestres internationaux avec lesquels il explore les répertoires du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Son esprit pionnier dans la redécouverte des œuvres de cette période l’amène à participer à la création du Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française à Venise en 2009 avec lequel il mène à bien de nombreux projets.

Passionné par l’opéra, Hervé Niquet est régulièrement invité à diriger des œuvres lyriques, que ce soit avec Le Concert Spirituel ou en tant que chef invité. Il collabore avec des metteurs en scène aux esthétiques aussi diverses que Mariame Clément, Georges Lavaudant, Gilles et Corinne Benizio (alias Shirley et Dino), Joachim Schloemer, Christian Schiaretti pour Castor et Pollux de Rameau au Théâtre des Champs-Elysées, Christoph Marthaler ou encore Romeo Castellucci au Théâtre royal de La Monnaie pour Orphée et Eurydice de Gluck.

Hervé Niquet est directeur musical du Chœur de la Radio flamande et premier chef invité du Brussels Philharmonic. Sous sa direction, ces deux formations sont très impliquées dans la collection discographique des cantates du Prix de Rome sous l’égide du Palazzetto Bru Zane, avec, à ce jour, des volumes consacrés à Claude Debussy, Camille Saint-Saëns, Gustave Charpentier, Max d’Ollone, Paul Dukas ou Charles Gounod, ainsi que des opéras inédits de Victorin Joncières, Félicien David (récompensé d’un Echo Klassik Award), Fromental Halévy avec La Reine de Chypre et prochainement Charles Gounod avec la résurrection du Tribut de Zamora. Avec le disque Visions (chez Alpha Classics), Hervé Niquet et Véronique Gens ont reçu un Gramophone Award ainsi que de nombreuses récompenses en France et à l’étranger.

Sa démarche comprend aussi une grande implication personnelle dans des actions pédagogiques auprès de jeunes musiciens (Académie d’Ambronay, Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames, Schola Cantorum, CNSMD de Lyon, McGill University à Montréal, etc.) ou à travers de multiples master-classes et conférences. Transmettre le fruit de son travail sur l’interprétation, les conventions de l’époque et les dernières découvertes musicologiques, mais également sur les réalités et les exigences du métier de musicien, est pour lui essentiel.

Hervé Niquet est Chevalier de l’Ordre National du Mérite et Officier des Arts et Lettres.


Antonio Lucio Vivaldi

On ne présente plus Vivaldi, car si ses contemporains l’ont parfois dédaigné, le temps lui a rendu raison… Auteur de plus d’une quarantaine d’œuvres sacrées, contre plus de 600 œuvres concertos et opéras, le « prêtre roux », fêté dans toute l’Europe, fut d’abord reconnu pour le versant profane de son œuvre immense. Son œuvre sacrée ne fut redécouverte que dans les années 1940 ! Pourtant, Vivaldi composa de nombreux chefs-d’œuvre et tout particulièrement durant son service au Seminario Musicale dell’Ospedale della Pietà, une institution religieuse au sein de laquelle des jeunes filles orphelines ou abandonnées recevaient une éducation purement musicale.

C’est avec les mots suivants que Charles de Brosse, dans une lettre adressée le 29 août 1739 à M. de Blancey, décrit l’ambiance de ces lieux de culte et de musique :
« La musique transcendante ici est celle des hôpitaux. Il y en a quatre, tous composés de filles bâtardes ou orphelines, et de celles que leurs parents ne sont pas en état d’élever. Elles sont élevées aux dépens de l’État, et on les exerce uniquement à exceller dans la musique.
Aussi chantent-elles comme des anges, et jouent du violon, de la flûte, de l’orgue, du hautbois, du violoncelle, du basson ; bref, il n’y a si gros instrument qui puisse leur faire peur. Elles sont cloîtrées en façon de religieuses. Ce sont elles seules qui exécutent, et chaque concert est composé d’une quarantaine de filles. Je vous jure qu’il n’y a rien de si plaisant que de voir une jeune et jolie religieuse, en habit blanc, avec un bouquet de grenades sur l’oreille, conduire l’orchestre et battre la mesure avec toute la grâce et la précision imaginables. Leurs voix sont adorables pour la tournure et la légèreté ; car on ne sait ici ce que c’est que rondeur et sons filés à la française. (…)
Celui des quatre hôpitaux où je vais le plus souvent et où je m’amuse le mieux, c’est l’hôpital de la Piété ; c’est aussi le premier pour la perfection des symphonies. »
BROSSE, Charles de, Lettres familières d’Italie, Ed. Hubert Juin, Paris, 1995 / Source : Guide de la musique sacrée et chorale profane, sous la direction d’Edmond Lemaître, Editions Fayard, Paris, 2008.

Vivaldi bénéficia ainsi de l’extraordinaire opportunité de disposer d’un des meilleurs ensembles vénitiens, et c’est pour ces jeunes filles qu’il composa son célèbre Gloria. Musique théâtrale, frémissante, chatoyante et même légère, le Gloria RV 589 allie le style “antique” propre à l’exécution de la musique sacrée aux dernières découvertes en matière d’expressivité de la voix, et constitue ainsi l’une des plus grandes réussites du compositeur.

Très joué du vivant de Vivaldi, le Magnificat date de la période 1713-1717, marquée par le départ du maestro di cori Gasparini, compositeur officiel de la Pièta. Le compositeur s’y montre proche de la tradition ancienne, fin connaisseur des fastes de la polyphonie, ne voulant pas se laisser gagner encore par la fièvre théâtrale qui se diffuse dans l’univers musical. Et pourtant, on trouve déjà dans cette œuvre les qualités qui placent Vivaldi à la jonction du baroque finissant et du classique : une représentation expressive des mots, l’emploi du contrepoint luxuriant, le style concertant et l’extrême clarté des thèmes.


www.classicarts.ch
Début : 20:00 / Portes : 19:00

Victoria Hall
Rue du Général-Dufour 14
1204 Genève