Pierre Gallon et Matthieu Boutineau (orgue et clavecin) Concerts royaux

8 août 2021 17:00 Abbatiale de Romainmôtier Dès 10 ans
Entrée libre & collecte à la sortie. Inscription sur place avant le concert.

Pierre Gallon et Matthieu Boutineau présentent Concerts royaux.

En 2022, tout juste trois siècles se seront écoulés depuis la parution des premiers Concerts Royaux de François Couperin en 1722. Composés à la toute fin de la vie de Louis XIV, Couperin jouait lui-même ces œuvres en compagnie d’autres musiciens illustres, à l’occasion de petits concerts de chambre donnés pour le roi « presque tous les dimanches de l’année », en 1714 et 1715.

Si aujourd’hui, on entend le plus souvent ces Concerts joués par un instrument mélodique (violon, hautbois, flûte, viole…) accompagné de la basse continue (elle-même constituée d’un clavecin, d’un théorbe, d’une autre viole, etc.), Couperin, dans la préface de l’édition de 1722, nous encourage à imaginer notre propre « orchestration » de ces pièces, du clavecin seul au petit ensemble chambriste.

La malléabilité - par essence - de ce matériau nous a donné l’idée, à Matthieu Boutineau et moi-même, de nous approprier cette partition en la jouant à deux claviers.

Nonobstant, l’originalité de cette proposition peut sembler toute relative ! Gaspard Le Roux, en 1705 déjà, publie ses « Pièces de Clavessin », desquelles il extrait un dessus et une basse afin de les jouer « en concert », autrement dit en formation de chambre, à plusieurs instruments ; et Le Roux de conclure lui-même que « la plus part de ces pièces font leur effet à deux clavecins ». Couperin, qui a, lui, composé expressément pour deux clavecins (une somptueuse allemande et quelques autres pièces plus légères), n’aurait sans doute pas renié cette pratique.

Par ailleurs, - et là se situe peut-être véritablement l’originalité de notre proposition - nous avions à cœur de convier pour ce programme le grand absent de ce joyeux méli-mélo musical jusqu’à présent : le grand orgue. En effet, l’orgue classique français - par la variété de ses jeux de détails, la noblesse de son fond d’orgue, l’éclat de ses anches – permet d’offrir au musicien une prodigieuse palette de couleurs instrumentales, et ainsi ajouter au plaisir complice de l’exercice du « quatre-mains », la diversité des timbres de l’ensemble chambriste.

Pour conclure, il faut dire que ce programme est né d’un constat partagé entre Matthieu Boutineau et Pierre Gallon que jouer seul les Concerts Royaux de Couperin avait quelque chose de frustrant. En effet, lorsqu’on a goûté au plaisir collectif de la musique de chambre – et ce qu’elle apporte de variété, en termes de timbres et d’individualités – il est parfois difficile de revenir à la solitude de nos claviers. Cette nouvelle lecture – en duo – promet à la fois la proximité et la confidentialité d’une interprétation soliste avec les pièces jouées à deux clavecins, et un éventail de couleurs et de sonorités avec les pièces jouées à quatre mains sur le grand orgue.

Au programme

Oeuvres de François Couperin (1668 – 1733)

1RE PARTIE : AU GRAND ORGUE

8EME CONCERT ROYAL « dans le goût Théatral »
Ouverture
Grande Ritournéle (Gravement)
Air (Noblement)
Air tendre (Rondeau)
Air léger
Loure (Pesament)
Air (Animé, et léger)
Sarabande (Grave, et tendre)
Air léger
Air tendre (Lentement)
Air de Baccantes (Tres animé)

2EME PARTIE : A DEUX CLAVECINS

1ER CONCERT ROYAL
Ouverture
Prélude (Gravement)
Allemande (Légèrement)
Sarabande (Mesuré)
Gavotte (Notes égales et coulées)
Gigue (Légèrement)
Menuet en Trio
3EME CONCERT ROYAL
Prélude (Lentement)
Allemande à deux Clavecins (2ème livre de pièces pour clavecin, 9ème ordre)
Courante
Sarabande grave
Gavotte
Muzette (Naïvement)
Chaconne Légère

3EME PARTIE : AU GRAND ORGUE

2EME CONCERT ROYAL
Prélude (Gracieusement)
Allemande Fuguée (Gaiement)
Air tendre
Air Contre fugué (Vivement)
Echos (Tendrement)

Présentation de l’orgue Jehan Alain à la Grange de la Dîme de l’orgue Tagliavini à la Chapelle St-Michel à 16h00
Durée env. 30 min. – Entrée libre


Pierre Gallon

PIERRE GALLON grandit dans un foyer débordant d’instruments en tous genres, un terrain de jeu sans limites. À dix ans, le clavecin s’impose à lui comme le moyen d’expression le plus évident. Bibiane Lapointe et Thierry Maeder le conduisent aux portes du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et de ses classes de musique ancienne, conduites par Olivier Baumont et Blandine Rannou. Il en sort en 2010 avec deux premier prix et les plus hautes distinctions. Durant ses années d’études, ses rencontres avec Blandine Verlet, Elisabeth Joyé et Pierre Hantaï sont autant d’épiphanies esthétiques qui modèlent profondément son approche de l’instrument.

Pour Pierre Gallon, la musique est d’abord une aventure collective : celle qui le mène aujourd’hui encore à s’investir au sein d’ensembles de renom tels que Pygmalion (Raphaël Pichon), Le Poème Harmonique (Vincent Dumestre), Correspondances (Sébastien Daucé), Inalto (Lambert Colson), Les Musiciens de Saint Julien (François Lazarevitch), ou encore I Gemelli (Emiliano Gonzales- Toro).

Mais cette aventure emprunte d’autres chemins tout aussi captivants lorsque Pierre explore l’immense répertoire soliste du clavecin depuis la Renaissance jusqu’à nos jours.

En 2014, son premier enregistrement solo consacré à Pierre Attaingnant fait forte impression. Dès lors, Pierre est invité à jouer en récital par de nombreux festivals tels que La Roque d’Anthéron, l’Académie Bach d’Arques-la-Bataille, la Folle Journée de Nantes, le festival de l’Epau, le festival Poznan Baroque, le Venetian Centre for Baroque Music ou encore l’abbaye de Royaumont, où il a enregistré son deuxième album célébrant la musique de Joseph Haydn (2017). Paru l’an passé, le disque de son nouveau programme - imaginant la rencontre parisienne entre Louis Couperin et JJ. Froberger - a emballé la critique (Diapason d’Or, ffff de Télérama, CHOC de Classica, disque de l’année de RCF Radio).

Pierre aime également multiplier les expériences avec ses amis claviéristes et se produit ainsi à deux clavecins avec Bertrand Cuiller ou en « Bande de Clavecins » avec Yoann Moulin et Freddy Eichelberger.

Enfin, on le trouve régulièrement aux côtés de la violiste Lucile Boulanger, du luthiste Thomas Dunford ou de la soprano Alice Foccroulle.

www.pierregallon.fr


Matthieu Boutineau

MATTHIEU BOUTINEAU a découvert l’orgue avec Olivier Vernet et Francis Jacob, il a aussi étudié le clavecin avec Blandine Verlet, Olivier Houette, Aline Zylberajch, Olivier Baumont, Jan Willem Jansen.

Du clavicythérium médiéval à l’orgue symphonique, en passant par le pianoforte : peu importe le répertoire pourvu qu’il ait un clavier sous les doigts ! Il est invité comme continuiste dans de nombreux ensembles de musique ancienne (Pygmalion, Correspondances, Faenza…). Il a en outre participé à de nombreux enregistrements parmi lesquels on retiendra, avec Faenza  : L’Astrée (Alpha)  ; Amorosa Fenice (Agogique), et avec Les Ambassadeurs  : Tempesta (Glossa)  ; Concertos de Telemann (Alpha), ou plus récemment les Motets de J.S. Bach avec Pygmalion ou encore la Messe à quatre chœurs de Charpentier avec Correspondances (Harmonia Mundi).

En 2010, il remporte le 1er Prix du concours d’orgue de Bellelay en Suisse. En mai 2015, il remporte avec l’ensemble l’Escadron Volant de la Reine le 1er Prix, ainsi que le Prix du Public, de la première édition du Concours International de Musique Ancienne du Val de Loire, concours présidé par William Christie. De 2015 à 2018, Matthieu prend, aux côtés de Gabriel Grosbard, la co-direction artistique de l’ensemble niortais Mensa Sonora. Ses concerts d’orgue l’ont mené sur quelques-unes des plus belles orgues françaises : Sarlat, Poitiers, Saint Antoine l’Abbaye, La Chaise-Dieu, Souvigny…

Malgré toutes ces aventures qui le mènent parfois très loin de ses Deux-Sèvres natales, il reste profondément attaché à sa région. Il est notamment très investi dans la vie musicale de l’orgue Aubertin de Saint-Loup-sur-Thouet où il réside. Enfin, il est l’un des organistes de l’abbatiale Saint-Savin dans les Pyrénées, où siège un remarquable instrument du XVIe siècle, l’un des plus anciens de France.

Début : 17:00 / Portes : 16:30

Abbatiale de Romainmôtier
Place du Bourg 5
1323 Romainmôtier