Les Thébaïdes – Spiritualité du désert Ensemble De Caelis

L’Ensemble De Caelis présente Les Thébaïdes – Spiritualité du désert.

Ce programme porte l’écho des Thébaïdes, en divers lieux, religions, langues et époques. Hommage à la spiritualité féminine, il est le fruit cueilli dans nos propres déserts, où se partagent le goût de la question, du doute et de l’émerveillement. Symbolique d’une solitude choisie, intime, ou désert réel et physique, ces deux espaces sont consonants dans leur immensité. Musique médiévale occidentale, chant soufi, poésie et musique contemporaine nous invitent à les parcourir.

Le désert de Thèbes fut le refuge des premiers chrétiens, depuis on nomme Thébaïde tout lieu, même symbolique, où l’on s’isole pour mener une vie d’ascèse et de prières, où l’on se « vide » du monde pour accéder à une seconde naissance. Évocateur du retrait, de l’épreuve mais aussi lieu de la révélation, le désert relie les trois religions monothéistes.

Au Moyen Âge, en Occident, il désigne l’ermitage, la forêt, les îles, les monastères. Métaphore d’une vie solitaire où l’on vient contempler les « réalités invisibles », on y prie, on y chante.

Chez les Soufis, la Khalwa qualifie aussi bien l’action de s’isoler que le lieu où l’on s’isole, la nature, le désert, la grotte, la cellule. C’est une voie de connaissance par l’illumination et l’ouverture spirituelle*.

L’usage du chant, le souffle incarné en sons, est de tout temps associé au culte comme un moyen de méditation, de prière, d’extase.

Au Moyen-âge chrétien, nous puisons au manuscrit de Las Huelgas, monastère féminin fondé au XIIe siècle en Espagne, terre où convergent Orient et Occident durant des siècles.

Les déserts d’Orient sont évoqués par la voix d’Alia Sellami chantant des pièces transmises oralement de génération en génération, un chant soufi, un chant druse et un chant maronite.

Les thébaïdes d’aujourd’hui sont présentes avec deux œuvres contemporaines, Déserts de Jonathan Bell et Khalwa de Alia Sellami ainsi que des improvisations.

Notes :
*Arrangement de L.Brisset, ce chant reprend un texte latin qui n’appartient à la liturgie.
Les psalmodies sont d’une part extraites de psaumes parlant de désert, de solitude, d’autre part de poèmes d’Omar Khayyam ( 1048-1131)
**Poésie extraite d’Iconostase de Lorand Gaspar (NRF Gallimard).

Tisser, envers et contre toutes les apparences une continuité entre la musique du passé, celle d’aujourd’hui et celle de demain, voire, d’essayer d’en utiliser les fils assonants et dissonants dans un commun faisceau du questionnement de la douleur et de la lumière.
Lorand Gaspar

Le désert géographique symbolise celui du dedans, qui n’est pas un lieu mais un état d’écoute, de vision, de rencontre. Par la nudité qu’il exige, le désert provoque un éveil qu’il convient de couver dans la solitude. Le désert intérieur n’est pas un refuge et n’offre aucun abri : il invite aux métamorphoses.
M.M.Davy, Le désert intérieur-Spiritualités vivantes, Albin Michel

Programme détaillé

Organetto, improvisation

Organetto, in hoc ortus

Manuscrit de Las Huelgas (XIVe siècle)

Prose Flavit auster, Codex las Huelgas, XIII-XIVème, anonyme

Clausule Mulier misterio/Mulierum, Codex las Huelgas, XIII-XIVème, anonyme, triplum de L.Brisset

Antienne : O beata solitudino, anonyme, textes d’ Omar Khayyam, L.Brisset*

Motet  Mulier misterio/Mulierum, Codex las Huelgas, XIII-XIVème, anonyme

Motet  Amor Vincens/ Maria /Aptatur, Codex las Huelgas, XIII-XIVème, anonyme

Prose Eterna numinis, Codex las Huelgas, XIII-XIVème, anonyme

Prose Angelorum, Codex las Huelgas, XIII-XIVème, anonyme

Motet : Mulieris marcens/Mulierum, Codex las Huelgas, XIII-XIVème, anonyme, triplum de L.Brisset

Chants soufis, Chant maronite

chant traditionnel maronite, Fil-layli

Antienne : Ecce ancilla domini, anonyme

Chant soufi, Burda, tradition de la Qasida Fez

Antienne : In tempesta nocte, anonyme

Inchad égyptien, Ebtihal , version de Mohamed Al Helbawy et Tunc ad locum dilectae solitudinis rediit, anonymes

Improvisations

Yaqine : Alia Sellami (2023)

Iconostase, Laurence Brisset (2023)

Iconostase de Lorand Gaspar, Laurence Brisset (2023) **

Epilogue

Sous la direction de Laurence Brisset, organetto avec Hélène Richer, Claire Trouilloud, Caroline Tarrit, Clara Pertuy Alia Sellami au chant.

Ensemble de Caelis - Cinq voix de femmes a cappella

Créé en 1998, sous la direction artistique de Laurence Brisset, l’ensemble De Caelis explore les territoires musicaux d’hier et d’aujourd’hui pour en donner une représentation humaine et sensible. Spécialiste du répertoire vocal a cappella du Moyen Âge, De Caelis y associe des créations contemporaines, pour la plupart commandes de l’ensemble dans le cadre de la création d’un programme. Il invite des compositeurs à se servir de la matière vocale de l’ensemble pour exprimer un langage propre qui répond aux écritures anciennes, dialogues de créateurs, sensibilités croisées.

Impliqué dans des temps de recherches musicale, De Caelis participe régulièrement à des résidences et mène ainsi de multiples expériences sur le timbre, l’ornementation ou encore l’improvisation. L’ensemble initie des rencontres artistiques d’une grande diversité qui ouvrent sur de nouveaux espaces, lui permettant de se produire à la fois dans des lieux patrimoniaux et dans les salles actuelles ; il collabore avec des comédiens, musiciens, danseurs, vidéastes, plasticiens, circassiens, marionnettistes.

De Caelis propose également des temps rencontres avec le public autour de ces concerts et conçoit des actions innovantes : happenings musicaux, concert chez l’habitant, création

L’ensemble De Caelis est un ensemble conventionné par la DRAC Normandie et soutenu par la Région Normandie et le département de l’Orne. Il reçoit l’aide du CNM, l’ODIA Normandie, de la Maison de la Musique Contemporaine, de la SPEDIDAM, de l’ADAMI, de la Sacem et de l’Institut Français. Il est soutenu par la Caisse des dépôts.
De Caelis est membre de Profedim et de la Fédération des ensembles vocaux et instrumentaux spécialisés (FEVIS)

Plus d’informations sur www.decaelis.fr

Les Concerts de Romainmôtier

L’abbatiale est un lieu magnifique où l’on a envie de chanter ! C’est Michel Corboz qui l’affirma, en 1964, après son tout premier concert à Romainmôtier. Et c’est vrai que rares sont les édifices dans lesquels ont peut dire : « ici, les murs existaient déjà lorsque toutes ces musiques ont été composées ». Ce n’est donc pas un hasard si un petit groupe de passionnés programme avec ferveur, depuis bientôt 60 ans, des cycles musicaux de haut vol dans la petite cité du Jura-Nord vaudois. Dédiés au printemps et en automne aux musiques vocales ou instrumentales et en été à la musique d’orgue, les concerts de Romainmôtier attirent toute l’année des milliers de curieux et de mélomanes dans la fameuse abbatiale, pour applaudir les ensembles les plus réputés de la région et de l’étranger. Les Concerts de Romainmôtier sont animés par une trentaine de bénévoles, dont les membres du comité.

Plus d’informations sur concerts-romainmotier.ch

Les détails du programme suivront prochainement.